Sur l'étang gelé des émotions des victimes glissent l’indifférence des bourreaux. Les arabesques des patins accusateurs dessinent sur la glace émotive les meurtrissures des bourreaux. La main tremblante des heures immémoriales enserrent le cou des victimes hasardeusement choisies sous le son métronomique du tic-tac de la trotteuse.
[Travailler la mélodie des phrases et pas seulement leur force évocatrice]
Je chevauche un souffle, le dernier râle sans fin d'une mourante. Je m'accroche à l'aiguille du temps qui arpente les heures inlassablement. Je serpente sous le labyrinthe de pierres nues des vies des mortels. J'égraine les secondes de gestes inutiles. J’effeuille des danseuses sous le rythme régulier de la rotation de la trotteuse avec délice.
“Mais où sont mes sous?”
“Mais où sont mes roues?”
“Mais où est mon courroux?”
“Mais où est …”
Une vague chargée de remous de l'âme vient lécher l'intérieur de mes lèvres. Elle reste figer dans un sursaut du temps. Ma mort n'est plus mienne. Mon histoire ne m'appartient plus. Un miroir sans tain de mon âme.
Un étang calme où se jette en pluie drue des cascades. Des sons éparts cristallins … Et non, pas de tahitiennes plantureuses se remuant dans l'onde.
Une nuit sans rêves qui annonce une journée sans trêves. Journées sans trêves chéries d'un amour inopportun.
Ô temps suspend ton vol et reste un moment
Lascif aux bords verdoyants de l'étang
Une respiration en entraînant une autre, un pas en suivant un autre, un état en amenant un autre.
Chemines sur les traverses câlines.
Rumines sous le soleil couchant des souvenirs pénétrants.
Fulmines d'une humeur badine sous les neiges d’antan.
Tout doit disparaître mais pas l'argent.
Elle s'en ira dans le soleil couchant
Et sèmera aux quatre vents des rires d'enfants.
Elle partira dans les rayons dardant
Et s’évanouit dans le feu rougeoyant.
Elle disparaîtra dans un souffle de vent.
Nul n'est censé ignoré la loi.
De ce qu'il restera renaîtra tel un phénix les éclats d'autrefois.
De ce qu'il restera expirera les humeurs d'un autre temps.
De ce qui est révolu, on se réinventera.
Que chacun sonde ses rumeurs intestines et fasse main basse sur les restes.
“Ce que nul ne fera, nul ne le verra accompli”
En voilà une belle lapalissade.
L'étreinte d'un soir d'été s'enserre autour de la vie.
Tel le dernier hurleur aux dents jaunes criant dans les nimbes son râle, tu seras broyé par la masse.
Chacun de tes espoirs anéantis sera la pierre tombale d'une prochaine envie.
Toi le rôdeur, toi l’œil dans la nuit.
Toi qui sera ma dernière envie.
Toi qui sera mon dernier souci.
Marches vers l'antre de ton dernier extase.
L'ombre d'un morne temps plane sur les gens d'ici qui n'eurent pas leur heure.
Leur soleil se rétrécit et finit sa course sans une once de bonheur.
Dans une étincelle de lumière, ils ne vivront pas indéfiniment.
A fleur des peaux, à larmes en dépôt
Consigne de douleurs
Poste restante de peurs
Remèdes sans trêves, ni même intermèdes
Frimas de rancœurs
Qui s'ébrouent
Comme milles poux
Suçant encore, toujours
Nuits qui s'achèvent dans un recoin
Nubile aux reins d'acier, étreins avec entrain mon dard
laissé hagard par tant d'égards
Amante aux courbes de velours
laisses-moi te prendre à rebours
Charmante aux volutes formes entremêlées
oublies la chasteté du haut de mon aiguillon
Hurleuse aux délectables sans-façons
enrobes goulûment mes roseurs cachés
Gigoteuse ondulant tel une ombre chinoise
restes happée par ces délicieux instants
Danseuse au rythme lancinant
recourbes-toi d'un va et vient délicat
Ceux qui se repaissent des âmes dévastées.
Ceux qui se gargarisent d'hymnes sacrés
et n'en écoutent que les vices cachés.
Ceux pour qui tous les moyens sont bons
sont des abrutis consacrés
d'une incroyable lâcheté
dont les méfaits
ne seront pas oubliés
et dûment châtiés.
Ceux dont les enfants grandiront sous le poids de leurs fautes
n'iront pas plus loin qu'un jet de pierre.
Ceux dont les crimes ne peuvent être excusés
seront lestés à jamais du poids de leur passé.
Ceux qui ne sauraient se faire pardonner
pour leurs ignominies passées
seront les hideux et vaporeux lépreux de demain.
Ceux dont les armes sont cachées
seront révélés dans un clair et grand jour.
Et leur barbarie d'un jour
deviendra leur châtiment pour toujours
que l'éternité cèlera d'un dernier et brûlant baiser.
La jouissance immémoriale des temps anciens laisse passer les moments présents. Les respirations du temps s'enchevêtrent et dans leurs démentes violences donnent des instants d'oubli. Et la démence emboutit inexorablement l'instant présent.
Il ne reste qu'un contact pour nous rapprocher, il ne reste qu'un baiser pour nous consacrer, il ne reste qu'un acte pour nous unir.
Il résonne dans un matin d'été une douce mélopée.
Femmes, aimez vos hommes
Femmes, aimez vos hommes
Il sonne un claironnement venu des abysses annonçant une cohorte de visages déliquescents.
Hommes, aimez vos femmes
Hommes, aimez vos femmes
Il n'est plus temps de rechigner à oublier les fantômes du passé.
Il n'est plus temps de respirer les regrets des amours passés.
Le monde est un espace dévasté par les torrents des pluies acides des mégalomanies du passé.
Le monde n'est plus mais a-t-il jamais été ?
Tel des suricates avenants regardant nerveusement au lointain;
Tel des pies rieuses voletant au delà du firmament;
Nul ici n'ira au delà des nimbes bleutés du temps.
Nul là-bas n'en reviendra.
D'aucun ne visitera les tombes d'ici-bas, leurs chairs putréfiées et leurs os rongés;
Leurs cercueils gloussant avec exubérance des linceuls noircis.
La couche des mourants n'est pas douce un instant.
Sodomie et tyrannie sont les deux revers d'une même médaille que l'on gagne au prix de millions de vie au postérieur endolori.
Un moment servi frappé, un ton vermoulu, un son retenu, un éclat de voix indistinct et évanescent. Un épisode dénué d'instant se tournant vers les ruelles du temps. Une traverse sillonnant les vallées ombragées des lâches fourbes avenants conduit vers …
Nous les illuminés à la bougie
Nous les damnés de la lanterne
Nous les alanguis de la vie
Nous les rieurs aux milles peurs
Nous les rugueux alambiqués
Nous les apparitions durables
Nous les entamés au complet
Nous les sérieux joueurs
Nous les candides danseurs
Nous les déchirures des temps futurs
Nous les habitants des respirations des âmes
Nous les amants des frivoles dames du temps
Nous les caresses de lestes griffures
Nous les funambules ailés
Nous les cloches au battant qui ricoche
Nous les odeurs de l'amer
Nous les drus pluies fines
Nous les errances guidées
Nous ne vivons plus ici
Nous ne dormons plus ailleurs
Cruel destin aux armes expertes, aiguise ta morgue sur l'autel des verbeux étincelants et laisse les amours secrets du passé se retrouver.
Mon empire aux milles délices, daignerais-tu être mienne pour un temps ?
Ma sublime fleur d'un instant, fleurie d'un baiser ma bouche.
Chaque respiration fébrile laisse présager de malicieux instants.
Chaque galbe oblique laisse transpirer de valeureux moments.
Oublie les amertumes du passé et laisse-moi glisser narquoisement entre tes jambes.
Les rumeurs du temps qui passe chuchotent dans un matin d'été. Elles gigotent et gargotent dans un vieil écrin dévasté. Elles se soumettent à nos désirs subtils et arborent les cadavres exquis des temps révolus. Sur l'autel-carrefour des routes menant vers les trépassés, nul ne s’aventurera. Nul ne pourra respirer le nez empli de leurs odeurs putrides chargées des reproches du passé. Un air pollué. Un lutin aux mains verdâtres dévisse le soleil de son culot. Une abeille bzzbzztant dans l'air vicié n'ira pas sur le flot des mers du temps et se noiera dans un petit volume d'instant.
Ce sont des mâles sereins anoblis par leur écrins. Ce sont des mâles éteints par des années de rien.
J'ai des pervers narcissiques dans ma besace
J'ai des pervers pris dans ma nasse
Araignées au plafond à tous les étages
Désirs déplacés à chaque marche d'escalier
J'ai des pervers narcissiques pris dans ma toile au plafond
J'ai des pervers soumis dans les locaux
Branlettes et vidéos sont les attelles de ces sots
Rumeurs et mensonges sont leurs lots
Je jalouse ce que je ne peux écrire sans me le dire : “Mais ce type est fou ou défoncé ou alors les deux ?”
Ce qu'il reste après des nuits sans sommeils, un élan du retard. D'aucun ne peut avoir ce que ses yeux envient farouchement. Et quelqu'un aura ce qu'il cherche sans le vouloir. Du désir de l'absence naît l'absence du désir.
Sur un chemin sans lumière les hères à l'allure vive et rougeoyante tournoient en troublant la nuit de leur rires éclatants. Rien des uns et des autres n'ira sur leurs ébats sonores.
La lueur d'un grand écart du normal sera visible depuis la Lune. Celle d'un grand écart du paranormal de Venus.
En rut, en rut, quéquette en berne, en haut, en haut, quéquette en grève.
Sur le chemin des amarantes fleurissent les jeunes pousses propices à accueillir les attouchements adolescents.
Je suis née avec une paire de gonades. On peut donc rapidement déduire que je suis du sexe masculin. C'est une lapalissade sans grande envergure mais leurs utilités restent à démontrer et je vais m'y atteler de ce pas, non sans mal.
Une utilité que j'ai rapidement trouvé dès mon plus jeune âge, c'est qu'on peut se les tripoter. Dieu (s'il existe) a fait du bel ouvrage, mes testicules tenaient dans une de mes mains d'enfant !
Ayant pris goût à ce tripotage, j'ai rapidement constaté qu'elles (mes couilles, pour ceux qui sont à cheval sur le genre) grandissaient en même temps que mes mains et, croyez le ou pas, de manière proportionnelle. La nature est décidément bien faite mais ne voyez pas là une preuve de l'existence de Dieu, je vous en prie instamment.
J'ai également remarqué qu'elles servaient de couchage plutôt confortable pour mon pénis, qui s'y prélasse avec dédain par ailleurs, l'air de rien.
L'âge avançant, mon système pileux s'est développé et mon pénis a vu ainsi le confort de sa couche augmenté. Il s'y trouve bien et me le fait savoir régulièrement mais revenons au sujet principal : mes testicules.
Elles sont lascives, leur ballottement en témoigne sans équivoques possibles, éprises de mon pénis et font leur labeur en silence, ce qu'il n'est pas déplaisant. Mais, elles sont également encombrantes ! Qui n'a jamais eu a se plaindre d'avoir une couille qui dépasse ? Comme si elle avait décidé toute seule de se barrer : “Marre d'être aussi prêt d'un égout ! Je me casse bordel !”.
Et oui, parce il est fortement déconseillé de perturber ses couilles, elles ont leur petit caractère et se fâcher avec ne mène qu'à des heures de bouderies.
Mes couilles pendouillent
Elles ont peur des odeurs
Elles s'affectent d'outrages sans broncher
Elles s'exposent sans prévenir ni rougir aux yeux de tous.
Mes couilles ont des couilles, bordel.
Faire, effectuer, accomplir, etc. des actes vains que les limbes du temps avaleront goulûment. Remplacer le néant par un autre néant est inéluctable mais nécessaire.
Le simili obscur objet de notre existence n’est qu’une illusion destinée à perpétrer un mensonge d'orgueil : l’humanité existe à dessein.
Chacun enfile son manteau en lambeau de vie qu’il use un peu plus chaque jour. Ils ne sont pas interchangeables entre humains. Chacun défile avec.
Non mais c’est pas vrai çà ! ça papote, ça discourt de choses et d’autres, ça mange, ça boit, ça pisse, ça chie, ça dort bref çà occupe ses journées à diverses choses futiles mais néanmoins nécessaires pour assurer sa survie mais une question finie par me brûler le bout de la langue (et de surcroît le bout du gland) :
Quand est ce qu’on baise ?
Toi qui jaillit d'au delà mes abysses enflammés vêtue des apparats d'un ange déchu
Toi qui soulève mon cœur d'enivrants délices
Toi qui oublie qui je suis en suivant le fil ininterrompu de ta vie
Toi qui terrasse l'être vil en moi gisant sur tes décombres
Toi qui remue les cieux au dessus des gravats des amours d'autrefois
Toi qui me laisse coi
Dis-moi quand je pourrais humer tes voluptueuses caresses ?
L'homme du temps qui passe. L'homme des années d'entraves.
Un soleil rasant épouse les langueurs du soir venant. Les jeunes pousses s'abreuvent d'un dernier espoir. Les vieilles se meurent sous les dernières lueurs. Que peut le temps à la survie des vertes tiges ? Un bain jaune enrobe l'espace du pré-crépuscule. Une pointe de rouge le baignera. Une danse volage s'empare de fleurs écarlates. Des pas désordonnés dont le vent est le chef d'orchestre s'infligent aux regards dédaigneux. Que peut l'instant à la mort des gaies danseuses du soir ? La nuit s'invite dans leurs derniers entrechats qui aiguisent les mamelles du temps. Elles goûtent au sombre lait des décomptes de l'avenir. Que peut la nuit au repos des écarlates petits rats ?
Sur les ombres du cadran solaire les petits rats de l'opéra exécutent leurs pas. Ils aiguisent les mamelles du temps. Ils goûtent au sombre lait des décomptes de l'avenir.
Un tapoti lancinant déchire mes rêves. Taptap. Une piquante caresse juxtaposée. Un écran diffusant le passé. Un passé remanié, un passé d'une blancheur angélique serti de leurs fourchus démons meuglants et embrochant tous les instants. Fourcheenfourche. Un à un sans trêves.
Quand cela va-t-il s’arrêter ?
A l'aube des jours nouveaux
Peut-être …
Tourne et retourne la danse du passé
Étreinte de fer d'étaux si serrés
Sur des passes alambiquées
Jubilation de secondes çà et là
léchant la grève, infiniment
Être
Debout enfin face au présent
Hanté
Jamais en paix
—-
Un tableau transparent fait de mots dansants sur la lumière inscrit tant d'histoires insaisissables. La lumière ondule tel une vague de tissu blanc.
Un espace de gens aux bruits pressants d'un bar s'animant. La toque du chef ornera les amantes de papier, aux mots entremêlés, déluge de vent bercé d’étreintes voletant d'oreilles en tympans. Un prêt de texte formant nonchalamment un délice chantant. Une douceur de mots. Chaque porte s'ouvrant sur un autre temps, chaque odeur exacerbant l'instant. Visages décatis des douleurs passées. Que restera-t-il du murmure du vent, des images si pressantes ?
Une bouche puante les gobera sur l'instant et les broiera du marteau de ses dents.
Un son se glissant sur les lueurs du soir allant du rouge au blanc, un dégradé si contrefait. Désespoirs de lames détrempées aiguisant la foule rassemblée pour un rien, juste un rien d'instants voletant au cœur du soleil si chantant. Un nuage, deux nuages de lait accrochés dans le firmament. Si peu. Réponse sans tact du berger rouge à la bergère : un rythme à quatre temps envahissant les gens, les prenant en paroles, en gestes, les berçant sur un et deux et trois et quatre temps. Tournant détournant.
Cherchent les yeux doux et amers, respirent une incidence amoureuse, un désir émergeant sans attaches à reconnaître, à transmettre d'une réponse en quelques mots que nul n'a dit. Jusqu'ici ?
N'entends-tu pas, n'entends-tu pas les murmures du temps ?
Toi le libre enfant du vent.
Ne sens-tu pas, ne sens-tu pas les secondes glissées entre tes frêles doigts ?
Toi l'espérance aux lueurs denses.
Ne regardes-tu pas, ne regardes-tu pas la face du monde ?
Toi le rêveur aux centuples élans du coeur.
Ne danses-tu pas, ne danses-tu pas sur des nuages rances ?
Toi l'amour qui rend aveugle.
Ne joues-tu pas, ne joues-tu pas aux interdits tant édits ?
Toi la justice infidèle.
Un nuage de mots dans une tasse de thé humé par des fées lettrées ondule dans nos ciels.
Regardez les respirer la joie, bordel !
Lisez les, bon sang !
Et buvez la d'un trait. Et entendez, sentez, dansez, jouez tel des enfants.
Dessinez des impossibles futurs pour en être.
Aimez à en crever vos yeux.
Rêvez sans cesse aux plaines vertes que jamais la mort n'a visité.
Visitez leurs arborées mamelles et pompez leur lait de vie éternelle.
Espérez ce qu'il ne peut arriver.
Vivez, enfin.
Le souvenir de nos comptines d'enfants est évanescent. Leur chant naïf est si lointain et si serein. Il toque au présent, brutal, encore un peu de sa rafraîchissante candeur. Et leurs caresses si sages sont englouties petit à petit par une vie monotone.
Une vie vidée par une enfance écourtée. Un désert encore empli des pépites solitaires des jeux d'enfants, des ballades en forêt le corps noyé par la végétation, des temps fugaces aux lectures avisées. Autant de diamants sertis et vivaces qui transportent vers les amours furtifs adolescents, vers les premières chairs si timides, vers les lettres d'un brillant savoir.
Les comptines des adultes sont assassines, délétères et guerrières.
Elles enterrent de si belles pierres dans la nuit de l'oubli. Elles éteignent tant des lumières de l'enfance si scintillantes. Une journée par an, juste une journée, redevenons tous ces instants si loin et si doux de notre enfance. Plongeons dans leurs eaux dansantes nus comme des vers et noyons-nous dedans. Rappelons-nous les plaisirs fous des quelques riens de ces temps si lointain. Ouvrons une fenêtre dans l'espace-temps sur ces heures d'insouciance. Ne la refermons pas. Surtout pas. Laissons les sons du babillements de ce temps nous traverser et nous emporter bien au delà de l'abrupt présent. Au chaud. Indéfiniment.