Il n'avait pas gravi autant de pubis aux issues infertiles pour qu'on l'oublie après sa mort.
Il n'était pourtant pas fait pour ça. Il n'était pourtant pas né pour ça.
Mais il se régénéra.
Une trace de sang, de chair et d'os signerait son contrat contre l'oubli des hommes, l'écriture le pérenniserait à jamais. Autant Dieu cherche à se faire oublier, autant les hommes le font venir et revenir d'avenir proche en futur lointain et deviennent le père adoptif du plus majestueux des scélérats : son fils prophétique.
Il accueillit en son sein la foule bien trop humaine des croyants prêts à mourir en son nom, quel qu’il soit. Et l'imposture charitable devint une imposture sanglante qui rougit durant des siècles l'histoire et la terre nourricière des peuples humains, bien trop humains; si peu divin…
Le repos de ceux partis avant n'apportera pas la paix à ceux qui prendront leur suite. Si d'aucuns s'aventurent en ces contrées marquées au fer rouge des haines inopportunes des croyants, qu'ils crient en leur souvenir un nom ne portant pas la souillure d'une prophétique vision divine, qu'ils crient aux vents narquois des frondes du temps : Humpfpalalalalalu ! Lalalalaluhumpfpa !
Ainsi Dieu mourut, sous les braillements scandés des adorateurs des nouvelles idoles de leur temps.
La mort de Dieu eut lieu sous les cris des nouveaux ravis des crèches consciencieusement construites sur les décombres des croyances du passé. Chacun des ravis se gargarisant jusqu'à l'apoplexie de la grandeur de son propre édifice, tel un porc ivre de joie se roulant complaisamment dans sa propre fiente.
Nous avons semé la Liberté et nous avons récolté celle d'être médiocrement et superficiellement regroupé sous la houlette des Etat-nations. Nous l'avons même érigé en totem ostentatoire, armé jusqu'aux dents, de notre religieux désir de la faire rayonner sur l'humanité, fut-elle d'accord ou non.
Nous avons semé la Liberté et nous avons récolté celle de posséder en dépossédant.
Nous avons semé la Liberté et les marchands ont saisis les récoltes.
Nous avons semé la Liberté et nous ne sommes pas parvenu à la transcender, tout juste à l'essentialiser.
Nous avons semé les vents et tourments de la discorde en faisant passer la nôtre comme universelle.
Nous ne sommes pas les premiers fermiers de la Liberté à perdre nos récoltes. Et nous n'en serons plus les doctes gardiens, juste les savantes ruines témoignant dans un dernier souffle de leur vigueur dépassée.
Nous perdons petit à petit la noblesse du geste pour un leste et apathique pouvoir qui ne sera qu'éphémère.
Nous déca-dansons par inattention feinte.
La fille de l'attente cherche son créateur. Elle fut précédée par la disgrâce d'être ténue et peu fréquentée. Elle eut lors d'une perte apparemment éphémère la naïveté de croire en cette apparence et s'écroula de tout son long. La file.