Je suis une rumeur des temps anciens. Je me faufile entre les murmures de la nuit. Je me glisse dans les draps que tissent tes rêves. Je suis un “hélas !”, un “que diable !”, une porte fermée sans serrure.
Me forceras-tu ?
M'aimeras-tu si je danse nue sur les tombes des âmes aux regards à l'unique peur ?
Me serreras-tu si j'en tremble ?
Qu'attend de nous la vie ? Qu'implore-t-elle de si bas dans le cœur des hommes ?
Elle veut tout de vous, de nous. Elle veut nous voir pleurer et implorer sa miséricorde qu'elle ne nous donnera pas. Jamais.
Les hommes cherchent une vaine éternité de chair. Les vers s'en régalent d'avance.
Les femmes enfantent la lignée des irréels filles et fils de l'éternité. Elles savent ce qu'est leur immortalité. Et en sont plus sereines et décident d'oublier ce désir de braver précocement la nuit de leur vie. Elles portent une drue signifiance regardant sans vertige le vide, droit dans les yeux. Elles dansent, virtuoses, des pas sur le sable coulant sous les jours interdit aux hommes depuis la nuit des temps.
Mesdames, je vous aime.
Mesdames, je vous adore. Plus encore.
Vous seules savez tanguer avec les vagues qui murmurent dans l'air leur amour du dernier rivage.
Douce, douce est la nuit sur le bord de vos plages, hameau de visages burinés par les éphémères marées des courses folles contre la nuit des temps. Des étincelles d'immensité dans la vie, limitée.
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